Les BCAA : dans quels cas sont-ils vraiment utiles ?
Les BCAA (Branched‑Chain Amino Acids), sont trois acides aminés essentiels (la leucine, l’isoleucine et la valine) que l’on trouve en abondance dans nos muscles. Très prisés des sportifs, ils sont souvent vantés pour :
- réduire les douleurs après l’effort,
- limiter les micro‑lésions musculaires,
- améliorer la récupération.
Mais qu’en dit la science ? Décryptage quelques mots.
Pourquoi parle-t-on des BCAA ?
Quand on pratique une discipline sportive, surtout de l’endurance, nos muscles puisent de l’énergie et « grignotent » aussi un peu de protéines : les BCAA servent alors de carburant et de réservoir pour reconstituer le « stock » de protéines musculaires. En clair, l’exercice accélère la dégradation des BCAA et crée un besoin ponctuel plus élevé.
Les bénéfices scientifiquement établis
Plusieurs revues systématiques et méta‑analyses (regroupements d’études) ont passé au crible les compléments en BCAA :
- Diminue la fatigue musculaire : La créatine‑kinase (CK) est un marqueur sanguin qui monte quand les fibres musculaires sont endommagées. Une douzaine d’études montrent que la prise de BCAA avant/après l’effort limite cette hausse de CK et accélère son retour à la normale (effet moyen à important).
- Diminution des courbatures : Les douleurs musculaires après l’exercice (DOMS) sont atténuées de façon modeste à moyenne, et on récupère plus vite.
En revanche, sur d’autres indicateurs (lactate déshydrogénase, myoglobine) et sur la performance (force, puissance), les compléments de BCAA n’ont pas démontré de bénéfice.
Pour qui est-ce utile ?
- Régime hypocalorique ou restriction protéique : si vous réduisez fortement vos calories ou ne consommez pas assez de protéines complètes, les BCAA peuvent aider à protéger vos muscles.
- Sportifs d’ultra‑endurance : lors d’efforts très longs (marathon, trail, cyclisme sur plusieurs jours), un apport ponctuel de BCAA (5–10 g) limite la casse musculaire.
- Personnes âgées : chez le senior souffrant de sarcopénie, un petit coup de pouce en BCAA (ou mieux, en acides aminés essentiels complets) peut compléter un apport protéique souvent insuffisant.
Pour tous les autres, un régime riche en protéines de qualité (viande, poisson, œufs, produits laitiers, légumineuses) suffit à couvrir les besoins en BCAA : la supplémentation est alors superflue.